Stanislas et Bétharram : Deux noms qui ont fait l’actualité ces deux dernières années, et qui sont devenus des symboles d’impunité, d’obscurantisme et de compromission politique. Les deux institutions par lesquelles le scandale est arrivé sont loin d’être les seules écoles privées subventionnées où de sérieux manquements, voire des crimes ont été dévoilés récemment, après des années d’omerta et de protection par les Élus locaux et nationaux ainsi que par les services administratifs censés exercer un contrôle des établissements sous contrat. Si la défaillance est systémique, c’est parce qu’elle est voulue.
La loi Debré organise sciemment le financement sans contrepartie de l’enseignement catholique et l’impunité de ses manquements.
Le texte de la loi Debré ne reconnaît nulle part qu’elle porte spécifiquement sur l’enseignement catholique, mais personne n’est dupe. Près de 95 % des établissements privés sous contrat sont d’inspiration catholique, la plupart dépendent d’associations présidées par les Évêques de France.
Le Secrétaire général de l’enseignement catholique ne se cache même pas de sa volonté d’utiliser la reconnaissance scélérate du « caractère propre » des établissements sous contrat pour désamorcer tous les contrôles d’application des directives ministérielles sur les sujets qui intéressent l’Église, à commencer par l’éducation sexuelle et l’apprentissage du consentement – un sujet sur lequel on sait que les Évêques ne décevront jamais !
La loi Debré est la loi antilaïque par excellence,
elle est le principal dispositif de contournement de la loi de 1905
depuis bientôt sept décennies.
La loi Debré est un pacte d’argent et d’impunité conclu entre l’Église catholique et la Cinquième République naissante, dont la constitution porte la même signature. Il en va de la loi Debré comme de la constitution de 1958 : jusqu’à il y a peu, on voulait nous faire croire qu’elles étaient devenues inébranlables. Même parmi ceux qui restaient fidèles à leur opposition à ces textes iniques, certains cédaient peu à peu au fatalisme. Aujourd’hui, l’épuisement de l’une comme de l’autre sont évidentes, et une aspiration profonde a saisi le pays ; il faut en finir avec cet ordre autoritaire et ces prébendes, et revenir à la règle d’or de la République
L’Église chez elle et l’Etat chez lui
Depuis le départ et le Serment de Vincennes de 1960, la Libre Pensée tient toute sa place dans ce combat. Loin de faire de l’abrogation de la loi Debré un mot d’ordre abstrait et inatteignable, nous avons pris l’initiative d’élaborer un Plan de sortie qui permet d’abroger la loi immédiatement en mettant en place les dispositions transitoires permettant le démantèlement progressif des structures de l’enseignement privé sous contrat et le reversement à l’École publique laïque des moyens actuellement consentis à des structures à 95 % liées à l’Église catholique. L’abrogation légale est le point de départ à partir duquel, en six ans, le contournement scolaire de la loi de 1905 prendra fin. Ce plan fait aujourd’hui consensus dans le Mouvement laïque, en particulier auprès des Syndicats de l’Éducation.
La déliquescence actuelle d’une Cinquième République aux abois nous oblige, car elle crée les conditions d’un rapport de force grâce auquel nous pourrons imposer la mise en œuvre de ce plan. L’heure est à la mobilisation pour une République laïque, démocratique et sociale ; l’heure est à la réaffirmation des principes qui guidaient les auteurs de la loi de 1905.
Le Meeting de Japy, le 6 décembre 2025 à 14h, sera une étape cruciale dans la construction du rapport de force. Le gouvernement n’en finit pas d’agoniser, le système des partis de la Cinquième République se délite, c’est le monde de Debré et consorts qui meurt : nous devons l’achever. Le Mouvement laïque doit resurgir dans l’arène, montrer sa force, son nombre et sa détermination. Leur époque s’achève, il ne tient qu’à nous de leur dire :
Demain nous appartient !
Fonds publics pour l’École publique, fonds privés pour l’école privée !
Vive la Laïque !


